Parfumerie et concurrence

     Trois distributeurs et treize entreprises de parfumerie de luxe se sont entendus pour vendre leurs produits à un prix unique. Le conseil de la Concurrence ne l'a pas vu du même oeil qu'eux.

     Chanel, Gauthier, Kenzo, Givenchy, Dior, Hermès.. Ces noms vous parlent ? Normal, Ils font partie de l'industrie de parfums et de cosmétiques de luxe les plus renommés. Au total, ils sont treize à avoir passé un accord avec trois grands distributeurs, Marionnaud, Nocibé et Séphora, pour vendre leurs produits au même prix entre 1997 et 2000. Conclusion : 46 millions d'euros d'amende.
     En effet, le Conseil de la concurrence a estimé que cette entente verticale était illégale même si c'était une pratique courante. L'entente verticale consiste à ce que chaque fournisseur fixe aux distributeurs son prix public pour ses produits et surveille les boutiques, au risque pour elles si elles baissent ses prix de subir diverses pressions allant aux retards jusqu'à la suspension des livraisons. De plus, les boutiques se surveillent entre elles dans l'espoir d'en découvrir une qui ne tiendrait pas les prix dans le but de la dénoncer, tout ceci entrainant alors l'impossibilité pour le client de trouver son Chanel n°5 moins cher.

     L'amende pour LVMH, propriétaire des parfums Dior, Givenchy, Kenzo, Guerlain et du distributeur Séphora, se monte à 15 millions d'euros. Le groupe a aussitôt décidé de faire appel en arguant pour sa défense que son but avait été de "maintenir le standing d'un produit de luxe" (sic). Ce à quoi le Conseil de la concurrence a répliqué que ce n'était pas une raison pour empêcher le distributeur de fixer librement ses prix. Il a aussi ajouté que ce système d'absence de concurrence entre producteur et distributeurs, permettait uniquement l'enrichissement de ceux-ci et le partage du surplus dégagé au détriment du consommateur.

Donc, mesdames et messieurs, dorénavant, vous pourrez avoir le choix du prix !